Synopsis :
Acte 1
Guglielmo et Ferrando, deux soldats, prétendent
que leurs fiancées sont fidèles et honnêtes,
alors qu'Alfonso tente de leur faire comprendre que
la fidélité des femmes relève de
l'utopie. Il propose un pari : il devra leur montrer
que la femme est inconstante... en particulier leurs
fiancées. Les soldats acceptent de se soumettre
à sa volonté et de tenter de séduire
leurs propres fiancées sous un déguisement
pittoresque.
Alfonso annonçe à Fiordiligi (la fiancée
de Guglielmo) et sa sur Dorabella (fiancée
à Ferrando) que leurs fiancés doivent
partir le jour-même pour le régiment. Adieux
déchirants, qui rassurent les jeunes soldats
: comment des fiancées si attachées pourraient-elles
un jour changer de caractère?
Despina, la servante des deux jeunes femmes, prétend
qu'il n'y a rien de moins fidèle qu'un homme,
surtout un soldat. Qu'elles se divertissent donc ! Les
amantes sont scandalisées par un tel raisonnement.
Alfonso convainc Despina de l'aider dans son entreprise,
sans toutefois lui en dévoiler les ficelles.
Deux étrangers viendront présenter leurs
hommages à ses maîtresses, mais ce ne sont
autres que leurs amants prétendument partis.
Les deux jeunes gens commencent une cour assidue, mais
les deux amantes refusent d'en entendre davantage. Elles
se retirent après avoir vanté leur constance
et leur fidélité malgré l'absence
de leurs deux fiancés.
Les deux soldats sont persuadés que le pari
est gagné. Alfonso tempère leurs ardeurs
et prépare la seconde phase de son plan de bataille.
Tristes et alanguies, Fiordiligi et Dorabella se plaignent
de leur sort, lorsque les deux "étrangers"
arrivent, suivis d'Alfonso : ils auraient bu de l'arsenic
afin d'abréger les souffrances que leur imposent
les deux jeunes femmes si cruelles avec eux. Restées
seules avec les deux agonisants, elles s'attendrissent.
Le médecin survient : il s'agit de Despina travestie,
qui, par une méthode mesmérienne, va sauver
les deux empoisonnés. Alors que les deux femmes
sont de plus en plus attendries, les mourants ressuscitent
et, dans un délire idyllique, les prennent pour
des déesses. Puis, ils réclament chacun
un baiser, ce qui fait reculer les deux surs.
Acte 2
Despina provoque les deux surs et ne s'explique
pas leur comportement lors de la scène précédente.
Elle se lance dans un cours sur ce que devrait savoir
et faire une femme dès l'âge de 15 ans,
(entre autres savoir où le diable a la queue!).
La voilà partie, et les deux surs se mettent
à y réfléchir. Elles choisissent
chacune celui des deux dont elles auront à subir
les assiduités. Alfonso survient et invite les
deux jeunes femmes à venir assister à
un beau spectacle dans le jardin: les deux amants interprètent
une pastorale en l'honneur des surs, qui trouvent
cela ridicule. Alors Alfonso et Despina rapprochent
les deux couples, qui partent chacun de leur côté pour se promener et badiner.
Guglielmo feint un malaise devant Dorabella, il la
séduit jusqu'à lui offrir un pendentif
en forme de cur, et prendre le portrait de Ferrando
qu'elle porte dans un médaillon. Après
une brève résistance, elle cède
à ses avances.
De son côté, Ferrando bataille avec Fiordiligi,
croit vaincre, puis cède, désespéré.
Fiordiligi veut le rattraper puis réfléchit
et demande pardon, dans une prière, à
son amant Guglielmo parti à la guerre et qu'elle
a failli trahir.
Les deux conquérants se retrouvent, Ferrando
persuadé que le refus qu'il a essuyé a
également été infligé à
Guglielmo. Guglielmo, lui, est ravi d'apprendre que
Fiordiligi lui est restée fidèle... mais
il doit bien avouer à son ami que Dorabella a
cédé. Il admet pourtant que le caractère
des femmes n'est pas toujours celui qu'on espère.
Ferrando, resté seul, a du mal à voir
clair dans son âme, partagée entre la colère
d'avoir été trahi et l'amour qu'il éprouve
toujours pour Dorabella. Alfonso le rejoint, accompagné
de Guglielmo, qui réclame sa part de l'enjeu
en faisant valoir de manière cruelle à
Ferrando que Dorabella pouvait difficilement résister
à un tel bourreau des curs, et qu'au contraire,
Fiordiligi n'aurait jamais pu trahir un homme tel que
lui. Alfonso lui fait valoir qu'il ne faut pas vendre
la peau de l'ours.
Dorabella avoue qu'elle s'est laissé prendre
facilement au piège de l'amour mais qu'elle trouve
cela délicieux, tandis que Fiordiligi le lui
reproche. Celle-ci échafaude un plan pour sauver
les deux couples en péril: les surs se
déguiseront en soldats pour aller retrouver incognito
leurs amants véritables. Ferrando survient et
réussit finalement à la séduire.
Guglielmo, qui a assisté à la scène,
ne cache pas sa colère. Ferrando se permet alors
de lui rendre la monnaie de sa pièce. Alfonso
leur propose la solution pour les punir : les épouser.
La scène finale est celle des noces preparées
par Despina; les deux couples font leur entrée
boivent ensemble... Alfonso introduit le notaire, qui
n'est autre que Despina travestie une fois de plus pour
lire le contrat, lecture abrégée par l'enthousiasme
des deux épouses qui signent bien vite... Alors
on réentend la fanfare qui avait accompagné
le départ des deux soldats vers le régiment.
Alfonso feint la panique devant le retour imminent des
militaires. Les deux surs cachent leurs nouveaux
époux dans une salle attenante, et s'en remettent
à Alfonso. Vite rhabillés, les deux soldats
font leur apparition. Tout le monde feint la surprise...
Les amants s'étonnent de l'accueil glacial que
leur réservent leurs promises... Puis ils découvrent
le notaire... qui, au grand dam des deux surs,
se révèle être Despina... tandis
que Ferrando ramasse le contrat de mariage ! les deux
soldats laissent enfin éclater leur colère...
les surs demandent pardon en les empêchant
d'entrer dans la chambre où sont censés
se cacher leurs nouveaux époux. Ils y entrent
malgré tout et en ressortent à moitié
déguisés à nouveau. Les trois femmes
n'en reviennent pas, notamment Despina qui découvre
qu'elle a été l'instrument ignorant de
cette machination.
Alfonso admet enfin qu'il est responsable de cet imbroglio
de mauvais goût. Il les réconcilie et tout
est bien qui finit bien.
Wolfgang Amadeus Mozart: biographie
Son enfance
L'enfant prodige
Né à Salzburg, qui est à l'époque
la capitale d'une principauté ecclésiastique
allemande, Mozart est le fils d'un compositeur allemand,
Leopold Mozart (1719 - 1787), vice-maître de chapelle
à la cour du prince-archevêque de Salzbourg,
et de son épouse Anna Maria Pertl (1720 - 1778).
Mozart au clavecin, son père et sa soeur
Wolfgang est le septième enfant du couple. Trois
enfants sont morts en bas âge avant la naissance
de sa sur Maria Anna (surnommée «
Nannerl », née en 1751), et deux autres
sont encore morts entre la naissance de cette sur
aînée et la sienne.
Il est baptisé Joannes Chrysost[omus] Wolfgangus
Theophilus. Theophilus signifiant « aimé
des dieux » a des équivalents allemand
(Gottlieb), italien (Amedeo) et latin (Amadeus). Il
est cependant certain que Wolfgang Amadé n'a
jamais été appelé « Amadeus
» de son vivant.
Mozart révèle des dons prodigieux pour
la musique dès l'âge de trois ans : il
a l'oreille absolue et une mémoire prodigieuse.
Ses facultés déconcertent son entourage,
et incitent son père à lui apprendre le
clavecin dès sa cinquième année.
Le jeune Mozart apprend par la suite le violon, l'orgue
et la composition. Il sait déchiffrer une partition
et jouer en mesure avant même de savoir lire,
écrire ou compter. À l'âge de 6
ans (1762), il compose déjà ses premières
uvres (menuets KV.2, 4 et 5 ; allegro KV.3).
Le voyageur
Mozart (au clavier) en 1770 avec le violoniste Thomas
Linley, autre enfant prodige, détail d'une toile
anonyme du XVIIIe siècle, collection privée
Entre 1762 et 1766, il part en tournée avec
son père (employé par le prince-archevêque
Schrattenbach) et sa sur aînée Maria-Anna,
d'abord à Munich, puis à Vienne, avant
de partir le 9 juin 1763 pour une longue tournée
en Europe, qui l'emmènera à Munich, Augsbourg,
Mannheim, Francfort, Bruxelles, Paris, Londres, La Haye,
Amsterdam, Dijon, Lyon, Genève, Lausanne. Ses
exhibitions impressionnent les auditeurs et lui permettent
de capter de nouvelles influences musicales. Il fait
la rencontre de deux musiciens qui le marqueront pour
toujours : Johann Schobert à Paris, et Johann
Christian Bach (fils cadet de Jean-Sébastien
Bach) à Londres. Ce dernier lui fait découvrir
le pianoforte, inventé au début du siècle,
et l'opéra italien, et lui apprend à construire
une symphonie.
En 1767, à l'âge de 11 ans, il écrit
son premier opéra Apollo et Hyacinthus (K.38),
une comédie latine destinée à être
interprétée par les élèves
du lycée dépendant de l'Université
de Salzburg. De retour en Autriche, il se rend régulièrement
à Vienne, et compose deux autres opéras,
Bastien et Bastienne et La finta semplice, durant l'été
1768, à l'âge de 12 ans. L'année
suivante, il est nommé maître de concert
par le prince-archevêque. Son père obtient
un congé sans solde afin de lui faire découvrir
l'Italie. De 1769 à 1773, Mozart s'y rend régulièrement,
et y étudie l'opéra, forme musicale dans
laquelle il excellera (Le nozze di Figaro (les Noces
de Figaro), Don Giovanni, Così fan tutte (Ainsi
font-elles toutes), Die Zauberflöte (la Flûte
enchantée)...). Grâce à son travail
sur les harmonies vocales et sa maîtrise de la
polyphonie, il donnera ses lettres de noblesse à
ce genre. En Italie, il se lie au savant Padre Martini,
devient membre de lAccademia Filarmonica de Bologne
- qui n'admet en principe que des membres âgés
de plus de vingt ans. Le pape Clément XIV le
nomme Cavaliere del lo speron d'oro (Chevalier de l'éperon
d'or).
Le 16 décembre 1771, le prince-archevêque
Schrattenbach décède. Le prince-archevêque
Colloredo devient son nouvel employeur.
Au service du prince-archevêque Colloredo (1773-1781)
Portrait de Mozart « Lorenz »
Mozart est malheureux dans sa ville natale. Son nouvel
employeur n'aime pas le voir partir en voyage, et lui
impose la forme des pièces qu'il doit écrire
pour les cérémonies religieuses. À
dix-sept ans, il a du mal à accepter ces contraintes,
et ses relations avec le prince-archevêque se
dégradent au cours des trois années qui
suivent. Il fait la connaissance à Vienne de
Joseph Haydn avec qui il entretiendra une correspondance
et une amitié teintée d'admiration (réciproque),
tout au long de sa vie :
« Je vous le dis devant Dieu, en honnête
homme, votre fils est le plus grand compositeur que
je connaisse, en personne ou de nom, il a du goût,
et en outre la plus grande science de la composition. »
Joseph Haydn à Leopold Mozart
« Lui seul a le secret de me faire rire et de
me toucher au plus profond de mon âme. »
Wolfgang Amadeus Mozart à propos de Joseph Haydn
En 1776, Mozart a vingt ans, et décide de quitter
Salzbourg. Toutefois, le prince-archevêque refuse
de laisser partir son père, et lui impose de
démissionner de son poste de maître de
concert. Après une année de préparatifs,
il part avec sa mère, tout d'abord à Munich,
où il n'obtient pas de poste, puis à Augsbourg
et enfin à Mannheim où il se lie d'amitié
avec de nombreux musiciens. Toutefois, ses démarches
pour obtenir un poste restent là aussi infructueuses.
C'est à Mannheim également qu'il tombe
éperdument amoureux de la cantatrice Aloysia
Weber, ce qui déclenche la colère de son
père qui lui demande de ne pas oublier sa carrière.
Couvert de dettes, Mozart comprend qu'il doit reprendre
ses recherches et part pour Paris au mois de mars 1778.
Il espère trouver de l'aide auprès de
Melchior Grimm, qui s'était occupé de
sa tournée lorsqu'il avait sept ans, mais sans
succès. Il ne trouve pas de poste, et a même
du mal à se faire payer ses uvres dans
une France en crise. Sa mère tombe malade durant
ce séjour, et meurt le 3 juillet. Mozart rentre
alors à Salzbourg, où son père
a convaincu le prince-archevêque de le reprendre
à son service, en passant par Munich où
vit la famille Weber. Mais Aloysia aime un autre homme,
et c'est un Mozart déprimé qui arrive
à Salzbourg le 29 janvier 1779 où il retrouve
son ancien poste.
Ce portrait appellé le « Mozart de Bologne
» fut peint en 1777 à Salzbourg par un
peintre inconnu, pour le père Martini à
Bologne, qui l'avait commandé pour sa galerie
de portraits de compositeurs. Actuellement, le portrait
se trouve au Civico Museo Bibliografico Musicale de
Bologne. Léopold Mozart écrira ceci à
propos du portrait, dans une lettre adressée
au Père Martini et datée du 22 décembre
1777 : Malerisch hat es wenig wert, aber was die Ähnlichkeit
anbetrifft, so versichere ich Ihnen, daß es ihm
ganz und gar ähnlich sieht. (« C'est une
uvre d'art de valeur médiocre, mais je
peux vous assurer que du point de vue de la ressemblance,
elle est parfaite. »)
Ce portrait appellé le « Mozart de Bologne
» fut peint en 1777 à Salzbourg par un
peintre inconnu, pour le père Martini à
Bologne, qui l'avait commandé pour sa galerie
de portraits de compositeurs. Actuellement, le portrait
se trouve au Civico Museo Bibliografico Musicale de
Bologne. Léopold Mozart écrira ceci à
propos du portrait, dans une lettre adressée
au Père Martini et datée du 22 décembre
1777 : Malerisch hat es wenig wert, aber was die Ähnlichkeit
anbetrifft, so versichere ich Ihnen, daß es ihm
ganz und gar ähnlich sieht. (« C'est une
uvre d'art de valeur médiocre, mais je
peux vous assurer que du point de vue de la ressemblance,
elle est parfaite. »)
En novembre 1780, il reçoit une commande pour
l'opéra de Munich, et il part comme son contrat
l'y autorise. La création, le 29 janvier 1781
de Idomeneo, Rè di Creta (« Idoménée,
roi de Crète ») est accueillie triomphalement
par le public. De retour à Salzbourg, Mozart
doit suivre son employeur à Vienne, où
le prince-archevêque le traite publiquement de
« voyou » et de « crétin »
avant de le congédier. Mozart s'installe alors
dans la capitale autrichienne comme compositeur indépendant,
dans la pension de madame Weber.
Vienne (1782-1791)
L'indépendance
Mozart peut enfin composer plus librement, débarrassé
de l'autorité de son père et de son employeur.
En 1782, l'empereur Joseph II lui commande un opéra.
Ce sera Die Entführung aus dem Serail (L'Enlèvement
au sérail), en langue allemande, qui incitera
Gluck, compositeur et directeur des concert publics
à Vienne, à féliciter Mozart.
Mozart a fait la connaissance de la dernière
fille de madame Weber, Constanze, et décide de
l'épouser sans attendre le consentement écrit
de son père. Le mariage est célébré
le 4 août 1782, dans la cathédrale Saint-Étienne.
Peu après, le baron von Svieten lui fait découvrir
deux compositeurs devenus complètement inconnus
à cette époque, Bach et Haendel. Mozart
est fasciné par l'art du contrepoint de Bach,
qui influence directement sa Grande messe en ut mineur
KV.427, et nombre de ses uvres par la suite. La
même année, il commence une série
de six quatuors dédiés à son ami
Joseph Haydn, qui se terminera en 1785.
En 1784, Mozart entre dans la franc-maçonnerie,
et gravit rapidement les échelons pour devenir
Maître en avril 1785. Il écrit plusieurs
uvres pour ses frères maçons, dont
la Maurerische Trauermusik (musique funèbre maçonnique)
K.477 et surtout La Flûte enchantée (dit
opéra maçonnique) KV 620 qui est une description
de l'initiation à la franc-maçonnerie.
En 1786, Mozart fait la connaissance du librettiste
Lorenzo da Ponte, poète officiel du théâtre
de Vienne. Ce dernier convainc l'empereur d'autoriser
la création d'un opéra basé sur
Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, alors que l'empereur
a interdit la pièce, jugée subversive.
Mozart met en musique le livret de Lorenzo da Ponte,
et la première de Le nozze di Figaro (Les Noces
de Figaro) a lieu le 1er mai 1786 à Vienne. Son
succès n'empêche pas son retrait rapide
de l'affiche. Mozart part alors à Prague où
Le nozze connaît un succès phénoménal.
En hommage à cette ville, il compose la Symphonie
no 38 en ré majeur.
Il reçoit alors du directeur du théâtre
de Prague la commande d'un opéra pour la saison
suivante. Mozart fait à nouveau appel à
Lorenzo da Ponte pour créer le livret de Don
Giovanni. Le 28 mai 1787, son père Leopold meurt.
Ce décès bouleverse Mozart, et va influencer
la composition de son opéra alors en chantier.
Don Giovanni est créé à Prague
le 28 octobre 1787 avec un grand succès, qui
ne se confirmera pas à Vienne.
Les difficultés, la maladie et la fin prématurée
Mozart en 1789, portrait exécuté à
la pointe d'argent par Doris Stock (76 x 62 mm). Cette
représentation de Mozart est l'une des rares
qui lui ressemblait vraiment.
Mozart en 1789, portrait exécuté à
la pointe d'argent par Doris Stock (76 x 62 mm). Cette
représentation de Mozart est l'une des rares
qui lui ressemblait vraiment.
Durant les dernières années de sa vie,
Mozart est souvent malade, et chroniquement endetté
malgré de nombreux succès très
bien rétribués, car il mène grand
train de vie. Il compose beaucoup : sonates, concertos,
symphonies, opéras (dont Così fan tutte,
sa dernière collaboration avec Lorenzo da Ponte).
L'année 1790, qui voit le décès
de l'empereur Joseph II (son successeur Leopold II n'aime
ni Mozart ni les francs-maçons) et le départ
de Joseph Haydn pour Londres, est peu productive.
En 1791, Emanuel Schikaneder, un de ses amis francs-maçons,
directeur d'un petit théâtre populaire
de Vienne, lui commande un opéra. Il en fournit
le livret, et Mozart écrit la musique de son
dernier opéra Die Zauberflöte (La flûte
enchantée). Sa création le 30 septembre
est un triomphe.
En juillet, un inconnu lui commande un Requiem (KV
626), qui doit rester anonyme. On sait aujourd'hui qu'il était commandité par le comte Walsegg,
et on suppose que celui-ci souhaitait soit faire deviner
à ses amis le nom de l'auteur, soit s'en attribuer
la paternité. Mozart, affaibli par la maladie
et les privations, doit en outre faire face à
une surcharge de travail, car il a reçu (début
août) la commande d'un opéra (La Clemenza
di Tito, KV 621) pour le couronnement du roi de Bohême
Léopold II, qu'il devra écrire en trois
semaines. Il meurt en décembre à l'âge
de 35 ans sans avoir pu achever ce Requiem (qui sera
terminé à la demande de Constanze par
un de ses élèves, Franz Xavier Süssmayer).
La légende, reprise dans le film Amadeus de
Milos Forman, qui veut que Mozart ait composé
ce Requiem en prémonition de sa mort prochaine
relève plus de l'imagerie romantique que de la
réalité.
Mozart est enterré au cimetière St Marx
dans la banlieue de Vienne, dans une fosse communautaire
partagée par la famille Mozart et par des amis,
en accord avec les décrets de l'empereur Joseph
II relatifs aux funérailles. Contrairement à
ce qui est souvent dit, Mozart n'a donc pas été
enterré dans une fosse commune. Les fosses communautaires
étaient des fosses payées à l'avance
pour 10 personnes (8 adultes et 2 enfants). Un service
commémoratif a lieu à Prague le 14 décembre,
devant des milliers de personnes. Emanuel Schikaneder
en organise un à Vienne au cours duquel le début
du Requiem (Introitus et Kyrie) pourrait avoir été
joué.
|