La Traviata

La Traviata est un opéra
en trois actes de Giuseppe Verdi

 


Giuseppe Fortunino Francesco Verdi est un compositeur romantique italien, né le 10 octobre 1813 aux Roncole et mort le 27 janvier 1901 à Milan. Son œuvre, composée essentiellement d’opéras très populaires de son vivant, connaît encore aujourd’hui un grand succès.


Commande du directeur de la Fenice en 1852, mais le choix du sujet de la Dame aux camélias ne s'est pas imposé tout de suite, même si cette pièce donnée à Paris le 2 février de cette même année fut un immense succès. Verdi découvre la pièce mise en scène par Alexandre Dumas fils lors de sa première représentation à Paris, il est alors pour un court séjour dans la capitale française avec Giuseppina Strepponi. Il a alors trente neuf ans et a déjà composé dix-huit de ses opéras.

Avec la composition de la Traviata, Verdi délaisse les sujets historiques de ses précédents opéras pour se concentrer sur un sujet plus léger de drame de mœurs.

 

Opéra autobiographique ?

Si la ressemblance avec le sujet de la Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils est incontestable, nous pouvons aussi voir dans cette œuvre les amours tumultueuses de Verdi avec la cantatrice Giuseppina Strepponi.

En effet, durant les années de composition de l'opéra, Verdi était dans une situation personnelle très compromettante et sa relation avec Giuseppina influença considérablement son choix.

Le librettiste connaissait bien le couple Verdi et Strepponi, ainsi que leur vie privée. C'est pourquoi nous pouvons voir, sous les traits de Violetta, la cantatrice et sa vie tumultueuse ; la première est une courtisane, la seconde a abandonné ses deux enfants pour n'avoir à renoncer ni à sa carrière ni à Verdi.

C'est donc plus Giuseppina que nous retrouvons dans l'héroïne de Verdi que Marguerite Gauthier la demi-mondaine de Dumas. Violetta aime profondément Alfredo pour se sacrifier tout comme Giuseppina aime Verdi pour accomplir, elle aussi, des sacrifices. Le personnage de Dumas ne se sacrifie pas de la même manière.


Intrigue


L'action se passe à Paris au XIXe siècle (c'est le seul opéra de Verdi dont l'action se situe à l'époque de la création).

Alfredo Germont, jeune homme de bonne famille tombe éperdument amoureux d'une courtisane Violetta lors d'un dîner chez des amis communs. Par amour, Violetta délaisse totalement ses nombreux amants pour vivre une folle passion avec Alfredo, mais c'est sans compter sur le père moralisateur d'Alfredo qui la persuade au nom de la conception bourgeoise de la moralité d'abandonner son fils. Violetta écrit alors une lettre de rupture à Alfredo sans expliquer les réelles raisons de leur séparation, rendant Alfredo fou furieux. La maladie dont elle était atteinte réapparaît et c'est seule en compagnie de sa fidèle camériste que Violetta se meurt. Par une lettre de son père, Alfredo apprend qu'elle n'a jamais cessé de l'aimer et que le responsable de leur séparation n'est autre que son père. Furieux et repentant, il accourt auprès de Violetta, mais trop tard : rongée par la phtisie, Violetta meurt dans ses bras.

Violetta était déjà malade avant de tomber amoureuse d'Alfredo, mais ce n'est pas seulement sa maladie qui la fait souffrir. Elle est victime de la société bourgeoise et des principes qui la régissent. Elle va mourir, certes mais heureuse comme elle ne l'a jamais été avant, heureuse d'un amour retrouvé et enfin reconnue. C'est un des premiers livrets écrits jusqu'à présent où l'héroïne meurt à la fin. Par cet opéra Verdi ouvre la porte aux futurs opéras de Puccini.

Ce qui est au cœur de l'œuvre, c'est le sacrifice de Violetta, sacrifice qu'elle accomplit pour satisfaire aux règles de la société bourgeoise de l'époque.

Le thème choisi ici est totalement en dehors des conventions habituelles de l'opéra romantique dans lequel l'héroïne est conduite à la folie, au suicide ou bien encore à finir ses jours dans un couvent : ici, elle meurt de tuberculose.

Acte 1

Pour oublier sa maladie, Violetta Valery, une demi-mondaine, donne une fête. Tous ses amis sont réunis autour d'elle, y compris son amant en titre, le baron Douphol. Au cours de cette fête, Gaston lui présente un de ses amis, Alfredo Germont. Celui-ci déclare sa flamme à Violetta, qui lors d'un duo entre les deux protagonistes (le fameux Libiamo ne' lieti calici), se laisse prendre au jeu de l'amour après y avoir renoncé...

Acte 2

Tous deux vont s'installer à la campagne et partagent un bonheur parfait lorsque Alfredo apprend par Annina, la femme de chambre, que Violetta dilapide ses propres biens pour l'entretien du ménage. Il part alors à Paris honorer les dettes de Violetta.

Restée seule, Violetta reçoit la visite du père d'Alfredo, Giorgio Germont. Celui-ci lui reproche cette union qui déshonore sa famille. Il lui reproche de dilapider les biens d'Alfredo, elle lui tend une lettre lui prouvant le contraire. Il évoque alors sa fille, fiancée à un homme dont la famille refuse de consentir au mariage tant qu'Alfredo vivra avec Violetta. Il joue ainsi sur la corde sensible de Violetta, ajoutant que sa liaison avec Alfredo n'aura qu'un temps puisqu'elle ne pourra être bénie par le mariage. Il lui demande donc de renoncer à cette liaison. Cédant à ses supplications, Violetta écrit une lettre de rupture à Alfredo et part à la fête de Flora, son amie, à Paris.

Lors d'une réception donnée par Flora, Alfredo arrive seul; Violetta, quant à elle, arrive au bras du Baron Douphol. Après une partie de jeu où il gagne, Alfredo appelle les invités et déclare qu'il veut, devant témoin, rembourser à Violetta l'argent qu'elle a dépensé pour lui. Il jette ses gains de jeu aux pieds de Violetta; les invités sont scandalisés par son attitude, tout comme son père qui vient d'arriver et le lui fait savoir devant toute l'assistance.

Acte 3

Violetta est gravement malade, et ses jours sont comptés... Elle est dans son appartement parisien, soignée par Aninna. Elle lit et relit la Lettre de Giorgio Germont, espoir de l'amour retrouvé. Germont avoue dans cette lettre qu'il a raconté toute la vérité à Alfredo et que ce dernier va venir la voir. Sept scènes où l'on assite à l'agonie de Violetta. Visite du docteur Granville (scène II), la fête dans les rues de Paris (scène III), la lettre de Giorgio et d'Alfredo, seule lueur d'espoir (scène IV), l'annonce de la venue d'Alfredo (scène V), l'amour retrouvé ( scène VI), puis Violetta annonce elle même la fin à Alfredo : "Si tu ne m'as pas sauvée par ton retour, nul au monde n'en aura le pouvoir". Et elle meurt.


Personnages et distribution

Violetta Valéry, soprano lyrique chanté par Élyse Charlebois
Clara Bervoix, mezzo-soprano Michelle Cusson
Annette, mezzo-soprano ou soprano Karine St-Pierre
Rodolphe d'Orbel, ténor Andrzej Stec
Georges d'Orbel, son père, baryton Martin Boucher
Émile, vicomte de Letorières, ténor Rodrigo Monardes
Baron Raynal, baryton Terence Wojnowski
Marquis d'Obigny, basse Jean-Claude Boudreau
Docteur Germont, basse Luc Major